Cuidar de “otros/as” : formas de vida, labor y organización del trabajo de cuidadoras en la economía popular en tiempos de crisis sistémica (Área Metropolitana de Buenos Aires, Argentina)

Abstract

Esta tesis pretende ser una contribución a los problemas de la “valorización social” de las formas de vida, labor y organización del “trabajo de cuidado comunitario”, en contexto de crisis sistémica, desde un abordaje “plurivalente” que contempla sus dimensiones societales, políticas y económicas. Procura aportar a la comprensión de la persistencia del trabajo por fuera del empleo asalariado en el siglo XXI, en particular uno feminizado y objeto de constante impugnación pública. La pandemia debida al virus Covid-19 y el subsiguiente proceso objetivador de las desigualdades sociales, precipitaron la visibilización y politización de las desigualdades de género en las actividades de cuidado que requiere toda vida en sociedad. El escenario de crisis sanitaria y socioeconómica implicó en los barrios populares del AMBA, un tipo de acción pública singular. Como en otras crisis en la historia contemporánea, vimos proliferar “ollas populares” dirigidas a la creciente demanda de alimentos por parte de familias cuyos ingresos mermaron debido a la imposibilidad de “salir” a trabajar. Además, se multiplicaron distintas iniciativas para cuidar personas consideradas “de riesgo”, como los/as mayores, quienes pasaron a ser tematizados/as por la dirección de la acción organizada en algunos barrios. De allí que la tesis se interroga por los modos en que se construye “desde abajo” una “economía popular del cuidado” mediante experiencias colectivas de “cuidado comunitario” vinculadas a la provisión de alimentos en pandemia y al “cuidado” no terapéutico de personas mayores, situadas en el AMBA, entre fines de 2019 y de 2023. Para ello realizamos un trabajo de campo que comprende observaciones directas y participantes, así como entrevistas semi-dirigidas con referentes y trabajadoras del cuidado en una pluralidad de espacios comunitarios. Estos resultados fueron puestos en perspectiva con un corpus de fuentes secundarias y de discusiones teóricas que entrelazan tres amplios campos de estudios sobre la “economía popular”, sobre el “cuidado” y sobre el “saber en el trabajo”. A grandes rasgos la investigación estuvo guiada por tres conjuntos de preguntas: ¿qué y cómo se produce el “cuidado comunitario”? ¿Qué valen y cómo hacen valer sus tareas y prácticas las protagonistas de la tesis? ¿Cómo median los procesos de formación en las dinámicas conflictivas de valorización de saber? La investigación reconstruye un proceso gradual de especialización parcial del “cuidado comunitario”, perturbado por crisis que vuelven a poner, en el centro de las preocupaciones, la cuestión alimentaria. Momentos de actualización de “infraestructuras territoriales de cuidados” mediante las que se afrontan contextos de emergencia. A pesar de la relativa indeterminación del “cuidado comunitario” de personas mayores, el estudio muestra un esfuerzo constante de reflexividad colectiva y procesos deliberativos por distinguir y establecer un perfil más preciso de lo que nombramos una “profesión en ciernes”. El proceso presenta una ambivalencia constitutiva que juega en las fronteras de un sistema de profesiones legítimo y la afirmación subjetivante de una singularidad de saberes referenciados a un territorio-comunidad que las protagonistas de la tesis habitan y constituyen. Otro hallazgo alude a un “cuidado comunitario” de personas mayores que se erige en “política de no abandono”, redefiniendo una experiencia feminizada con horizonte de valorización de un trabajo históricamente denostado.

Cette thèse se veut une contribution aux problématiques de « valorisation sociale », des modes de vie, de travail et d’organisation du « travail communautaire de soin », dans un contexte de crise systémique à partir d’une approche « plurivalente » qui envisage ses dimensions sociétales, politiques et économiques. Elle cherche à contribuer à la compréhension de la persistance du travail, en dehors de l’emploi salarié du XXIe siècle, en particulier, celui féminisé et objet d’une contestation publique constante. La pandémie, due au virus Covid-19, et le processus d’objectivation des inégalités sociales qui en a résulté, ont précipité la visibilité et la politisation des inégalités de genre dans les activités de « soin », nécessaires à toute vie en société. Le scénario de crise sanitaire et socio-économique a impliqué un type d’action publique singulière dans les quartiers populaires de la Région Métropolitaine de Buenos Aires (AMBA). Comme dans d’autres crises de l’histoire contemporaine, on a assisté à la prolifération de « soupes populaires », destinées à répondre à la demande croissante de nourriture des familles, dont les revenus diminuaient en raison de l’impossibilité de « sortir » pour travailler. Diverses initiatives se sont aussi multipliées pour prendre « soin » des personnes considérées « à risque », telles que les personnes âgées, thématisées par la direction de l’action organisée dans certains quartiers. Ainsi, la thèse interroge la manière dont une « économie populaire du soin » se construit « par le bas », à travers des expériences collectives de « soin communautaire », liées à l’approvisionnement de nourriture en pandémie et au « soin » non thérapeutique des personnes âgées, situées dans l’AMBA, entre fin 2019 et 2023. Pour ce faire, nous menons un travail de terrain qui comprend des observations directes et participantes, ainsi que des entretiens semi-dirigés avec des référentes et des travailleuses du « soin » dans une pluralité d’espaces communautaires. Ces résultats ont été mis en perspective avec un corpus de sources secondaires et de discussions théoriques qui entremêlent trois grands domaines d’études sur « l’économie populaire », sur le « soin » et sur le « savoir au travail ». D’une manière générale, l’enquête a été guidée par trois séries de questions : qu’est-ce qui, et comment est produit le « soin communautaire » ? Comment les protagonistes de la thèse valorisent-elles leurs tâches et pratiques et que valent-elles ? Comment interviennent les processus de formation dans les dynamiques conflictuelles de valorisation du savoir ? La recherche reconstruit un processus progressif de spécialisation partielle du « soin communautaire », perturbé par des crises qui remettent la question alimentaire au centre des préoccupations. Des moments d’actualisation des « infrastructures territoriales de soins » à travers lesquelles s’affrontent les contextes d’urgence. Malgré la relative indétermination du « soin communautaire » des personnes âgées, l’étude montre un effort constant, de réflexivité collective et de processus délibératifs, pour distinguer et établir un profil plus précis de ce que nous appelons une « profession en devenir ». Le processus présente une ambivalence constitutive, qui joue aux frontières d’un système légitime de professions et de l’affirmation subjectivante d’une singularité de savoirs référencés à un territoire-communauté qu’habitent et constituent les protagonistes de la thèse. Un autre résultat de la recherche fait allusion à un « soin communautaire » des personnes âgées, qui s’érige en « politique de non-abandon », redéfinissant une expérience féminisée avec un horizon de valorisation d’un métier historiquement déprécié.